Fatras de ce qui encombre la vie

Fatras de ce qui encombre la vie

« Commencer par soi, mais non finir par soi ; se prendre pour point de départ, mais non pour but ; se connaître, mais non se préoccuper de soi. »

L’homme peut souffrir de conflit entre trois principes dans l’être et dans sa vie : « le principe de la pensée, le principe de la parole et le principe de l’action. Tout conflit entre moi-même et mes semblables vient de ce que je ne dis pas ce que je pense et je ne fais pas ce que je dis. Par notre contradiction, par notre mensonge nous alimentons et aggravons les situations conflictuelles et nous leur donnons le pouvoir sur nous jusqu’à ce qu’elles nous réduisent à l’esclavage. Pour en sortir, une seule issue : comprendre le revirement : tout dépend de moi, et vouloir le revirement : je veux me rajuster. (…) Mais pour être à la hauteur de cette grande tâche, l’homme doit d’abord par-delà tout le fatras de choses sans valeur qui encombre sa vie, rejoindre son soi, il doit se trouver lui-même, non pas le moi manifeste de l’individu égocentrique, mais le soi profond de la personne vivant avec le monde. Et là encore toute notre habitude fait obstacle ».

Extraits du chemin de l'Homme de Martin Buber