Pourquoi les hommes devraient-ils faire le ménage, aimer leurs enfants comme les femmes et les femmes, faire l'amour ou se développer professionnellement comme les hommes ?
Le patriarcat n'a pas seulement opprimé les femmes, il a aussi aliéné les hommes d'une large partie d'eux-mêmes en leur proposant un prototype de mâle héroïque et dur, qui ne communique pas ce qu'il ressent. G.Corneau
Un homme doit être fort, dur, protecteur. Un homme ne pleure pas, ne demande pas d’aide, ne craque pas. Rien de pire que les injonctions à être de "vrais hommes" bien solides, bien sexistes.
Et si un chemin différent était possible
La série "Déconstruire les masculinités toxiques"
Premier article - "Sois fort, ne pleure pas"
Deuxième article - "Je suis un monstre qui vous parle"
Troisième article - "On ne naît pas homme, on le devient"
Quatrième article - "Le sexe et le mâle"
G.Corneau – Dans mon livre « Père manquant fils manqué », je proposais l’idée que les hommes, au lieu de se développer positivement en rapport avec la figure du père, élaboraient leur identité par la négative contre l’image féminine. Leur credo devenait ainsi « je ne suis pas une femme ». Cela engendrait un immense malentendu culturel car, dans une famille, qui voit-on exprimer ses émotions librement et prendre soin des autres ? Ce sont la mère et les soeurs.
Ainsi, être un homme voulait dire ne pas pleurer, ne pas exprimer sa sensibilité, ne pas être trop spontané et même, ne pas prendre soin des autres car cela était associé à être une fille. Bien sûr, les choses ont changé ces dernières vingt années. Les jeunes hommes ont moins de difficulté à exprimer leur sensibilité et à être spontanés. Toutefois, il me semble que les mythes ont la vie dure. Être un homme fort qui règle ses problèmes tout seul sans en parler aux autres, demeure, un modèle prévalant dans notre société. C’est même ce qui a entraîné le Réseau Hommes Québec à proposer le slogan « Demander de l’aide, c’est fort ! ».
Le Réseau Hommes Québec, c'est quoi ?
" Si on m'avait demandé : quelle est ta couleur préférée? Je n'aurais pas su quoi répondre. Je te dis cela pour illustrer à quel point nous les hommes ne savons pas qui nous sommes. "
"On échange sur des sujets sur lesquels, nous les hommes, avons moins de facilité à s’exprimer. Que ce soit au niveau des émotions, ou de ce qu’on vit au quotidien." Mario Tremblay
Les premiers groupes de parole ont été crées par Guy Corneau, psychanalyste Québécois en 1994. La révolution la plus profonde est celle qui prend place dans le coeur d'un individu. Elle est le fruit d'une décision personnelle d'explorer sa sensibilité et de se connaître pour trouver la liberté et le bonheur. Elle consiste à devenir complètement responsable de soi-même. Le RHQ(*) est un lieu d'entraide et d'amitié pour des hommes qui ont décidé d'entreprendre une telle révolution. Il leur offre un environnement qui soutient leur résolution intérieure. Le but du RHQ(*) est de créer des contextes favorables à l'éclosion d'une façon plus épanouie d'être homme.
Pour aller plus loin
Les couilles sur la table : Des podcasts avec des invités - j'ai choisi "Un gars, une fille : portrait du mâle en couple" Plus de thèmes : pour visiter le site | |
Guy Corneau, psychanalyste : « Le droit des hommes à ne pas être des héros » Psychologies.com : une autre interview de Guy Corneau sur les hommes |