On n'est pas couché, émission du 30 septembre 2017: « Les victimes peuvent appeler les personnes qui ont été formées pour accueillir la parole », a-t-elle ajouté. « Former pour accueillir la parole ?, réplique immédiatement Christine Angot, visiblement consternée et en colère. Mais qu’est-ce que j’entends ? Arrêtez de dire des trucs comme ça ! Attendez, moi je retourne dans ma loge, je ne peux pas entendre des trucs comme ça. C’est un bla bla ».
Voilà l'échange entre Sandrine Rousseau qui venait présenter son livre "Parler" et une chroniqueuse, Christine Angot de "On n'est pas couché"
Christine Angot a elle-même été abusée sexuellement par son père. Elle a écrit un livre "L'inceste"
Ce qui est terrible dans ces deux souffrances est la non reconnaissance de la parole de l'autre. Christine Angot, représente dans cette émission et par son attitude, tous les freins à "dire" : comment va être accueilli la parole de la personne qui a subi un abus ?
Sandrine Rousseau le dit bien pour son livre : elle raconte se quelle sent après avoir dit !
Il y a une différence entredifférentes instances qui vont recevoir un témoignage d'abus :
- un psychologue/psychothérapeute (déjà formé à prendre du recul entre les blessures de son clients et les siennes),
- une organisation, ici politique, dont les membres ne sont pas psy et qui vont entendre des choses difficiles et qui pourraientt les renvoyer à leur vécu (formation dont parle Sandrine Rousseau)
- les auditeurs d'une émission ou tout lecteur : là c'est hors formation et c'est l'intime qui est important
Je remercie vraiment Sandrine Rousseau d'avoir osé ce témoignage dans son livre mais aussi de s'être exposée dans une émission de "spectacle" car on ne sait jamais ce qui pourrait être le coup de théâtre : ici en l'ocurrence, venant d'une autre femme ayant connu l'abus !