Faire jouir une femme : une science… presque exacte

Faire jouir une femme : une science… presque exacte

La littérature scientifique est claire : pour faire jouir une femme, c’est la diversité des pratiques qui fonctionne le mieux, explique Maïa Mazaurette dans sa chronique hebdomadaire pour La Matinale.

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La pierre philosophale contemporaine a un nom : orgasme féminin. Elle ne transforme pas le plomb en or mais la frigide en fusion. Or si l’on en croit le discours en vigueur, cette alchimie demande plusieurs doctorats… ou des listes en 40 points. Contrairement aux hommes, qui appartiendraient à la rationalité claire du mouvement en piston, les femmes disposeraient d’une mécanique aléatoire fondée sur les émissions carbone de la nationale 7 entre Evry et Corbeil-Essonnes – bref, la parfaite excuse pour ne même pas essayer les stratégies les plus simples. Celles qui reposent sur l’anatomie.

Ainsi, une fois les besoins immédiats couverts (pas trop de fatigue, de faim, de stress), la première évidence est que les femmes sont majoritairement clitoridiennes – avec 8 000 terminaisons nerveuses concentrées dans son gland, le contraire serait étonnant (pour comparaison, le gland du pénis ne comporterait que 4 000 terminaisons nerveuses).

La structure et les origines de ces organes sont les mêmes : tenter de faire jouir une femme sans son clitoris équivaut à faire jouir un homme sans son pénis. C’est possible, mais ça revient à planter un clou avec un marteau en mousse. (Par chance, les ramifications du clitoris sont suffisamment profondes pour « infuser » la sensibilité vaginale.)
Entre hommes et femmes, un « fossé des orgasmes »

La littérature scientifique sur la question est maintenant bien établie : environ 20 à 30 % des femmes parviennent à l’orgasme par une stimulation uniquement vaginale. Pour les autres, soit les trois quarts des femmes, l’activation externe du clitoris est nécessaire à l’orgasme.

Certains diront : « La science radote, nous connaissons ces statistiques par cœur, nous sommes des amants formidables aux doigts de fée. » Dans ce cas, j’aimerais qu’on m’explique pourquoi sur une année sexuelle type, 78 % des femmes de 20 à 50 ans subissent une pénétration vaginale, 63 % un cunnilingus… et seulement 40 % une masturbation (selon l’Université de l’Indiana en 2010).

A l’heure où j’écris ces lignes, nous persistons à planter des clous avec des marteaux en mousse – et à nous demander pourquoi les libidos féminines s’éteignent avec le temps. Simple intuition fondée sur mon irrationalité hormonale de femelle : parce que nous autres femmes ne sommes pas folles au point de répéter indéfiniment des techniques qui, une fois la passion des débuts passée, nous ennuient ?

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