Accueillir qui nous sommes

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Blessure de rejet : Faisons de la place dans notre cœur pour nous-mêmes et cessons de nous rejeter constamment...

 

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Alexandre Desplat. *The Mirror*J T & Robert's

Parfois, dans nos relations, nous éprouvons un sentiment de rejet. Lise bourdeau a écrit un livre : Les cinq blessures qui empêchent d'être soi-même dont la blessure de rejet. Un américain, Taibi Kahler, a construit un modèle à partir de messages contraignants qu'il a observé dans les comportements : le sentiment de rejet peut venir quand la personne, pour être aimée, se contraint à "Fais Plaisir".

(Dans nos constructions, pour certains, aimer et être aimer en "Faisant Plaisir" est essentiel et pour d'autres, cela n'a pas de sens car eux, ont eu d'autres injonctions et "messages contraignants")

Voici le premier texte de Diane Gagnon

ON NE VEUT PAS DE MOI !

Plusieurs d’entre nous avons déjà eu ce sentiment profond, douloureux, dérangeant de se sentir rejeté par les autres, ou par quelqu’un en particulier...

Que nous soyons un bébé abandonné à la naissance, un enfant maltraité par ses parents, rejeté à l’école ; que nous ayons eu l’impression de déranger plus souvent qu’à notre tour ; que nous ayons eu des difficultés à trouver un amoureux, une amoureuse ou à avoir une relation amoureuse stable ; que nous ayons été le souffre-douleur à l’école, choisis le dernier dans les équipes sportives, intimidés par les plus grands ; que nous ayons vécu de l’indifférence, de la trahison, de l'infidélité ; que notre conjoint/e nous rejette ou que notre patron nous méprise ; peu importe comment cela se manifeste, le rejet est l’une des marques de non-amour les plus difficiles à vivre.

Car « on ne veut pas de moi » s’inscrit sournoisement dans notre cerveau, y crée des connexions douteuses qui nous suivront toute notre vie. « On ne veut pas de moi » va se transformer, NOUS transformer pour que nous devenions encore plus gentils, plus généreux, plus aidants, plus aimables, plus tolérants, plus compréhensifs, plus patients, plus drôles, plus travaillants, plus, plus, plus pour que l’on ne nous rejette plus. Tout en apprenant à nous rejeter nous-mêmes...!

Malgré des années de thérapie à travailler sur le rejet de notre enfance, car tous les rejets suivants sont la répétition de notre rejet initial, nous pouvons avoir réussi à améliorer notre image de nous-même, notre assurance, notre estime de soi, notre capacité d’affirmation, nous avons pu guérir tous les symptômes du rejet et nous croire enfin libérés de ce poison, tant que nous n’avons pas soigné la cause première, nous fonctionnons comme des automates sans réaliser que c’est notre peur enfouie du rejet qui est la cause de bien de nos comportements.
Ainsi, peut-être vivons nous seuls de peur d’être rejetés ; peut-être sommes-nous partis en affaire de peur d’être rejetés par un patron ; peut-être avons-nous appris à nous débrouiller seuls dans plein de choses afin d’être autonomes le plus possible plutôt que de demander de l’aide par peur d’être rejetés. Peut-être sommes-nous devenus si gentils et généreux que certaines personnes abusent de notre bonté ou de notre générosité ou des deux à la fois. Peut-être acceptons-nous trop longtemps l’intolérable, nous montrant compréhensifs et patients à l’excès pour ne pas être rejetés...

Il se peut aussi que chaque fois que nous entreprenions un projet et que nous approchions de sa réussite, notre mécanisme de défense inconscient nous autosabote pour ne pas être rejetés car au fond de nous « on ne veut pas de moi » sévit encore en sourdine. Peut-être devons-nous travailler comme des forçats afin d’arriver à joindre les deux bouts car il semble que l’abondance financière nous fuit tout le temps, dès lors qu’on semble sur le point de souffler un peu, car « on ne veut pas de moi » ne nous permet pas de croire que nous pouvons avoir du succès et réussir à quelque niveau que ce soit.
Il se peut aussi que nous observions nos collègues avoir des promotions, réussir alors que malgré nos efforts, on dirait que personne ne nous voit. Nous pouvons envier les autres car au fond de nous « on ne veut pas de moi » continue son travail de sape depuis toujours.

En aidant les autres, en voulant les sauver, nous essayons de nous guérir à travers eux, car nous ne savons pas que nous sommes encore souffrants. Nous nous oublions pour aider les autres, mais nous nous oublions quand même. Notre générosité ne nous inclut pas, car nous ne voulons pas de nous ! Nous aidons les autres, mais nous ne nous aidons pas. Nous voulons faire plaisir, même au détriment de notre bien-être.
La seule chose pire que « on ne veut pas de moi », c’est « je ne veux pas de moi »!

Alors, si nous nous surprenons à :

- Dire oui à l’autre alors que nous avons envie de dire non; donc
nous dire non à nous.
- Accepter d’aider alors que nous sommes épuisés; donc nous
dire non à nous.
- Faire preuve d’une grande générosité qui ne nous inclut pas;
donc nous dire non à nous.
- Tolérer ce qui n’a pas de bon sens, ce qui nous fait du mal;
donc nous dire non à nous.
- Être trop patients avec certaines personnes au détriment de
notre santé mentale; donc nous dire non à nous.
- Travailler pour les autres sans arrêt et sans penser à nous
- Croire que nous ne sommes pas assez et que nous devons
faire plus, être plus pour être aimés.
- Être gentils quand l’autre nous manque de respect.
- Avoir des relations déséquilibrés où il n’y a que nous qui
mettons de l’eau dans notre vin.

C’est que chaque fois, nos agissements disent « je ne veux pas de moi »! Nous adoptons tous ces comportements par peur du rejet alors que notre besoin fondamental c’est d’être aimés. Si nous apprenons à nous aimer pour de vrai, nous devrons nous inclure dans tous nos élans de gentillesse. Et pour guérir de cette peur du rejet et créer de nouvelles connexions dans notre cerveau, nous devrons d’abord et avant tout passer en premier pendant un certain temps, le temps que ces nouvelles connexions créent de nouveaux chemins faciles à utiliser dorénavant.

La meilleure défense pour contrer « on ne veut pas de moi » ou « je ne veux pas de moi » devient désormais je veux de moi ! Il nous faut la noter partout, dans notre agenda, sur des post-it, dans notre miroir, sur un papier que nous traînerons avec nous, sur notre téléphone..., etc....

Car « je veux de moi » va se transformer et nous transformer en :
je prends soin de moi,
je me fais des cadeaux,
je suis généreux avec moi,
je prends du temps pour moi,
je me repose quand j’en ai besoin,
je me dis oui à moi d’abord,
j’apprends à dire non aux autres,
je m’entoure de personnes bonnes pour moi,
je fais mes choix en fonction de moi,
je me respecte,
je fuis ce qui est négatif,
je fais ce qui est bon pour moi.
« Je veux de moi » nous transformera en parent aimant de notre enfant intérieur, en parent qui ne le rejettera plus jamais et qui le protégera de ceux qui veulent lui faire du mal, incluant … nous-mêmes !

Car peut-être l’un de nos parents nous a-t-il rejetés autrefois, mais nous, nous nous sommes rejetés des milliers de fois, toute notre vie. Ça suffit maintenant ! Faisons de la place dans notre cœur pour nous-mêmes et cessons de nous rejeter constamment...

Transformons « on ne veut pas de moi » en un retentissant « JE VEUX DE MOI » pour toujours !